Mardi 3 mai 2022
Le rideau de pluie se lève lentement. Le concert peut débuter.
Les fauvettes à tête noire, les mésanges et les rouges-gorges sont les premiers à venir nous saluer de leurs trilles. Soudain, le geai des chênes donne l’alerte ! Notre petit groupe est repéré ! Nous cheminons pourtant discrètement sur la grande allée du Bois du Commandeur, les oreilles aux aguets. Nous nous immobilisons. Le silence se fait puis les frondaisons s’emplissent à nouveau des chants de leurs hôtes. Deux notes répétitives s’approchent de nous. Le coucou ! Plusieurs d’entre nous l’entendent pour la première fois cette année. Avons-nous seulement quelque pièce de monnaie en poche ? Fabienne jubile ! Elle dégaine son appareil enregistreur et n’aura de cesse de capter ce chant symbolique à défaut d’être le plus harmonieux !
Tac, tac, tac…Voici maintenant le pic vert qui tambourine.
De point d’écoute en point d’écoute, nous progressons dans le bois. Chemin faisant, Jean-Yves nous décrit les différents types de nidification, nous explique la technique du baguage ; il nous apprend encore que les oiseaux n’ont pas de cordes vocales mais sont pourvus d'un organe de phonation que l'on appelle la syrinx qui se situe à la base de la trachée.
En réponse à une question de Colette, Jean-Yves se fait même historien local, le temps de nous livrer l’origine du nom « Bois du Commandeur », avec la complicité d’internet, il est vrai !
Joëlle, dont l’oreille est toujours en éveil, attire notre attention sur le ramage du pinson ou l’aria lancée par le loriot. Tiens, celui-là, on ne l’avait pas entendu lors de la précédente sortie ornitho. A chaque balade, de nouvelles surprises !
Mais comment font-ils pour reconnaître ainsi les chants et pour les distinguer alors qu’ils se mêlent pour composer une véritable symphonie ? La grive identifiée à l’instant ne s’appelle-t-elle pas d’ailleurs « la grive musicienne » ? « On a appris des autres, et puis c’est à force de pratique. « répondent-ils modestement.
Au tour du pigeon ramier, de la palombe si vous préférez, d’entrer en scène pour le final. Nous ne savons plus où donner de l’oreille ! Nous nous retenons d’applaudir.
Et comme on soupe après le spectacle, on pique-nique après la sortie ornitho !
Encore une expérience enrichissante pour le comité des Hautes-Pyrénées de l’AVH où la diversité des oiseaux présents sur ce petit territoire a récompensé la témérité des participants ayant fait fi des prévisions météo ! Une belle occasion pour prendre l’air, s’instruire et échanger en toute amitié au plus près de la nature.